Qu’est-ce qu’un rituel en lien avec la mort? À quoi sert-il?

C’est sans doute ce qui donne à l’homme son caractère le plus humain: s’occuper de ses morts. À quelques exceptions près, les animaux ne le font pas. S’en occuper signifie leur donner une place – nouvelle – à côté de celle des vivants.

Sur tous les continents, dans tous les peuples, les rituels en lien avec la mort existent et prennent des formes variées.

Déposer des fleurs sur une tombe, y faire pousser un arbuste, en prendre soin, nettoyer la pierre tombale ou simplement se rendre à l’endroit où l’on a déposé les cendres, marcher sur les lieux aimés de notre proche disparu, voilà des rituels familiers qui pourront aider certains d’entre nous. On peut en imaginer d’autres, qui consoleront ou aideront à passer ce cap : textes lus ou paroles murmurées, bougies, fleurs, dessins, musiques, libre à chacun d’imaginer ce qui peut l’aider. Il faudra peut-être les revivre plusieurs fois, les répéter dans nos vies, pour parvenir à accepter entièrement cette mort. Comme le dit Catherine Le Grand Sébille, « les rituels permettent d’installer les défunts dans leur position de « proches de loin ». Ils permettent d’initier un temps d’exception. Ils initient une période nouvelle et permettent de légitimer l’expression du chagrin, de libérer son expression. » 

C’est le temps du deuil. Il peut durer quelques jours, quelques semaines, et parfois bien plus longtemps. Ce temps d’exception permet ce qui n’est pas imaginable normalement, ce que la société préfère ne pas voir : pleurs répétés, silence, solitude, recueillement, rituels renouvelés si le besoin s’en fait sentir. Il faut boire la coupe jusqu’à la lie, il faut fréquenter entièrement sa douleur, pour qu’un jour, enfin, elle commence à faiblir.

On peut réaliser les rituels pendant la cérémonie ou après, dans l’intimité, sans les parents ou les proches qui y assistent.